Expositions et manifestations au château

Au fil du temps À l’occasion de ce Sylvia Velasco Oiticica présente, comme à l’étape d’un parcours de création, dix-huit sculptures qu’elle a réalisées au cours des cinq dernières années.

Il s’agit d’oeuvres textiles, de formats variables, alliant différents matériaux tels que la tige de métal, les fragments d’étoffe, les fils de laine polychrome. Leur élaboration a supposé de recourir à une grande variété de gestes et de techniques dans la perspective de pouvoir agencer des espaces, de configurer des réseaux, de créer des volumes et de suggérer l’apesanteur. Une des originalités de cette exposition réside dans le fait qu’ayant pris en compte la singularité architecturale du lieu, l’artiste a choisi d’investir la totalité de l’espace disponible. On découvre donc pour commencer une douzaine de sculptures accrochées aux cimaises de la salle du bas, puis, dans la salle du haut — la coupole —, ce sont six autres sculptures de plus grande taille qui nous attendent, chacune d’entre elles étant en suspension dans le vide. Ainsi, c’est la première fois dans son histoire que l’immense volume de la coupole se trouve occupé par le silence monumental d’œuvres tridimensionnelles. On l’aura compris, cette installation désire proposer aux visiteurs non seulement une rencontre avec les œuvres mais également une expérience particulière, celle de l’itinéraire sensible qui les soutient. Depuis le rez-de-chaussée de la Rotonde le mouvement de passage conduisant au niveau supérieur n’est en effet pas sans évoquer un déplacement imaginaire qui ferait aller de la Terre vers le Ciel. Tout se passe en somme comme si la découverte progressive des sculptures et le mouvement de visite ascensionnel épousait celui d’une légèreté acquise dans un lieu par ailleurs aussi impressionnant que majestueux.